Retraites : la stratégie du pourrissement est un choix extrêmement risqué

A partir du 17 février, les Députés vont devoir se prononcer sur le texte majeur de la réforme des retraites.

Tour d’horizon du débat en questions / réponses :

 

Notre système des retraites n’est-il pas lourdement déficitaire comme l’a rappelé le dernier rapport du Conseil d’Orientation des Retraites (COR) ? Des économies budgétaires ne sont-elles pas nécessaires ? 

 

  • Les Français ont déjà fait les efforts nécessaires pour sauver notre système de retraites. Suite à la réforme de 2013, la durée de cotisation pour une retraite à taux plein augmentera d’un trimestre tous les 3 ans, jusqu’à 43 ans en 2035. Cette réforme était indispensable, elle est suffisante comme le rappellent les syndicats. 

 

  • Quand vous lisez en détail le rapport du Conseil d’orientation des retraites, il n’est pas question de dérapage de notre système de retraites. Comparons les 8 à 17 milliards de déficit attendu en 2025 (période de creux démographique) aux 325 milliards d’euros de versements annuels de retraite, c’est l’épaisseur du trait.

 

  • Ce rapport confirme les prévisions qui avaient déjà été faites au mois de juin, lorsque le gouvernement avait déjà demandé au COR un rapport à horizon 2070 (période plus favorable sur le plan démographique). Il n’y a donc pas de raison de vouloir changer les paramètres d’âge de départ à la retraite ou de durée d’activité.

 

  • Ce rapport confirme qu’il y a un problème de ressources insuffisantes et non de dépenses trop importantes. Comme s’explique-t-il ? Par la baisse du nombre de fonctionnaires, la désocialisation des heures supplémentaires ou la rémunération sous forme de primes. Le gouvernement veut boucher un trou qu’il a lui-même creusé.

 

  • Si le gouvernement veut combler ce déficit qui est la conséquence d’un creux démographique, des solutions existent. Grâce au fonds de réserve des retraites créé par Lionel Jospin et grâce aux réserves des régimes complémentaires, nous disposons d’environ 150 milliards d’euros de réserves constituées justement pour faire face au « papy boom ».

 

Comment sortir de ce conflit social ?

  • Le Gouvernement fait visiblement un choix, celui du pourrissement et de l’épuisement. C’est un choix extrêmement risqué. Je souhaite que le Gouvernement considère que le texte proposé aujourd’hui est incompréhensible et rempli d’incertitudes.

 

  • Si le gouvernement veut mettre fin à la grève, qu’il répondre aux revendications et aux incertitudes angoissantes. Qu’il arrête de s’entêter au risque d’accentuer gravement la tension sociale de notre pays. 

 

  • Plusieurs partis politiques de gauche travaillent depuis plusieurs semaines à une réponse commune à la réforme des retraites. Ma responsabilité est de mener la bataille parlementaire sur le fond. Je m’y prépare donc même si le calendrier proposé de discussions est inadmissible (du 17 au 24 février) et que nous manquons cruellement d’étude d’impacts. Vous pouvez retrouver ICI les propositions du Parti Socialiste.