Plan d’urgence pour l’hôpital et l’autonomie

Depuis plusieurs semaines, plus de 200 services d’urgence sont en grève, dont celui de Privas. C’est une première dans notre pays, qui reflète la gravité de la situation. 

 

Face à cette gravité, j’estime, comme mes collègues députés et sénateurs socialistes, que l’hôpital a besoin d’un plan d’urgence autour de 4 grands chantiers :

  • Avoir un investissement qui permette à l’hôpital public de fonctionner : nous demandons 1,5 milliards € de plus par an ; nous voulons que l’Etat garantisse la dette des hôpitaux publics comme il le fait pour d’autres organismes publics ;
  • Augmenter le budget de l’hôpital pour des soins de qualité : il faut 840 millions € de plus par an (soit un ONDAM hospitalier à 3,1%). Par ailleurs, nous estimons qu’il est indispensable d’allouer les ressources publiques en tenant compte d’indicateurs de précarité du territoire
  • Assurer des conditions de travail décentes aux soignants et à tous les personnels : Evaluer annuellement les conditions de travail dans les établissements hospitaliers, augmenter la rémunération des personnels soignants et non-soignants, mettre fin à la réduction du personnel dans les hôpitaux
  • Agir sans attendre pour la dépendance : soutenir l’aide à domicile, augmenter le nombre de personnels dans les EHPAD, rénover les EHPAD, assurer une meilleure coordination entre les soins à domicile et les EHPAD.

 

Ces 4 objectifs représentent un coût de 5,48 milliards d’euros en 2020 (3,13 milliards pour les mesures sur l’hôpital et  2,35 milliards pour les mesures sur la dépendance)

  • Pour le financer, nous proposons de reculer de 2 ans la date d’extinction de la CADES (Caisse d’Amortissement de la Dette Sociale). Ceci libèrera entre 5 et 6 milliards d’€ par an.
  • Nous proposons par ailleurs que l’Etat compense, comme il l’a toujours fait avant 2019, les exonérations de cotisation qu’il décide. Ces exonérations amputeront le budget de la Sécurité sociale de 3,5 milliards d’euros en 2020.
  • Ce plan est donc intégralement financé sans hausse de prélèvements.

 

Nous avons défendu ces propositions lors des débats sur le Projet de loi de Finances pour la Sécurité Sociale 2020 à l’Assemblée nationale et au Sénat. Face à l’urgence de la situation, nous appelons la majorité et le Gouvernement au sursaut et à s’emparer de ces propositions !

Ce plan d’urgence est l’acte premier, préalable à des états généraux de l’hôpital que nous appelons de nos vœux. L’hôpital public est notre patrimoine et notre bien commun. Aujourd’hui c’est son fonctionnement global qui doit être interrogé pour apporter des solutions durables à la crise qu’il traverse.