Accueillir dignement les personnes isolées et les familles en grande difficulté

Les Centres d’Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS) proposent un hébergement temporaire aux personnes isolées, aux familles rencontrant de graves difficultés, de logement, de réinsertion sociale, économiques, familiales, de santé.

Au sein d’un CHRS, les personnes ou les familles admises disposent d’un accompagnement social destiné à les aider à retrouver leur autonomie personnelle et leur autonomie sociale.

L’Ardèche dispose de 7 CHRS répartis sur l’ensemble du département. 

 

Aujourd’hui, les CHRS subissent en France une réforme tarifaire mettant gravement à mal leurs activités.

Les CHRS, financés par une dotation globale de l’Etat, se voient confrontés à des diminutions importantes de leur budget. La réforme du financement du secteur Accueil Hébergement et Insertion a eu comme conséquence l’amputation de la dotation régionale de 3% en 2018, à laquelle s’ajoute la convergence tarifaire.

En outre, une lecture attentive du rapport d’orientation budgétaire 2018 des CHRS inquiète les responsables des centres d’hébergement, puisque les dotations seront amenées à diminuer encore, pour plusieurs années. Une coupe de 20 millions d’euros sur le budget des CHRS est annoncée pour 2018. Dans le cadre de la réforme en cours, une économie budgétaire de 57 millions d’euros est planifiée sur 4 ans, dont 20 millions dès cette année.

 

Appliquée brutalement, cette mesure pourrait conduire à la fermeture de plus d’un millier de places d’hébergement et à la suppression de plusieurs centaines de postes d’intervenants sociaux.

 

Les CHRS sont particulièrement inquiets pour les 43 000 personnes qu’ils accompagnent. Un grand nombre d’associations ont, par ailleurs, alerté le Ministre des solidarités et de la santé sur l’inévitable altération, à moyen terme, de la prise en charge des personnes accueillies et de leur accompagnement. Cela se traduira par :

  • Une baisse de la qualité de l’accompagnement social liée à une diminution imposée du taux d’encadrement dans les centres, qui sera particulièrement préjudiciable aux personnes les plus en difficulté : femmes victimes de violence, public en sortie de prostitution, personnes sous-main de justice, publics très désocialisés, personnes nécessitant un suivi… ;
  • Des risques d’économies sur les prestations alimentaires, sur les aides d’urgence (transports, scolarité…,) et sur la vie quotidienne des personnes en insertion ;
  • La menace d’une sélection accrue des personnes à l’entrée des CHRS en fonction de leur possibilité de participation financière mais aussi de leurs « capacités » d’insertion et d’autonomie ;
  • Une réduction des capacités d’innovation sociale des CHRS, d’accès aux soins ou d’insertion professionnelle.

 

Le Président de la République a fait de l’égalité entre les hommes et les femmes, grande cause du quinquennat qui s’articule autour de trois piliers : la prévention et la sensibilisation ; l’accompagnement des victimes ; la répression des auteurs de violence.

 

A ce titre, il me semble légitime que les CHRS, qui font un travail remarquable sur les territoires, et a fortiori en Ardèche, puissent continuer à être correctement accompagnés par l’Etat, sans craindre une nouvelle remise en cause de leurs crédits et par voie de conséquence, de leurs actions.

J’ai interpellé à cet égard, avec ma collègue Michèle Victory, la Ministre Agnès Buzin.