Soutenir une enquête internationale indépendante sur les crimes contre l’Humanité en Iran

Le 10 juillet 2021, débutait à Ashraf 3, en Albanie, le Sommet mondial pour un Iran libre-2021, organisé en ligne en solidarité avec la cause de la démocratie en Iran.

A cette occasion, des parlementaires et délégations parlementaires de France, de Grande-Bretagne, d’Albanie, du Parlement européen, d’Allemagne, d’Italie, de Suède, de Norvège, de Finlande, de Suisse, d’Irlande, de Belgique, du Portugal, des Pays-Bas, du Canada, d’Australie, de Jordanie, de Palestine, du Bahreïn, du Koweït, du Liban, du Yémen, du Soudan, de Tunisie, du Maroc, de Mauritanie, d’Afghanistan, d’Algérie, et d’Azerbaïdjan se sont réunis autour de Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la résistance iranienne, pour dénoncer les violations des droits humains en Iran.

Dans un communiqué du 28 juin dernier, que j’ai cosigné avec mes collègues députés membres du Comité parlementaire pour un Iran démocratique (CPID), Michèle de Vaucouleurs, André Chassaigne, Philippe Gosselin et Yannick Favennec, nous appelons les responsables politiques français à soutenir l’ouverture d’une enquête internationale indépendante dans le but d’amener devant la justice les auteurs et les commanditaires des crimes contre l’Humanité et génocides commis en Iran.

 

Je vous invite à prendre connaissance de l’intégralité de ce communiqué :

« Je distingue toujours le peuple, des régimes… » disait le Président de la République répondant à une question sur l’Iran lors de sa conférence de presse en amont du sommet du G7 (Elysée.fr -10.06.2021).

Le peuple iranien, dans un pays en profonde mutation, a été privé d’exprimer sa voie lors de l’élection présidentielle du 18 juin organisée par le pouvoir, lequel avait rejeté d’amblée toute possibilité de candidature dissidente.

Au cours des quatre dernières décennies, les responsables politiques américains et européens ont suivi une stratégie consistant à accorder des concessions au régime dans l’espoir que les « réformistes » accèdent au sommet de la théocratie et parviennent à battre en brèche les tenants d’une politique conservatrice qualifiée de « dure ».

Avec la décision du « Guide suprême » Khameneï qui a le dernier mot sur toutes les questions d’État, c’est Ebrahim Raïssi qui a été choisi pour occuper le premier poste de l’exécutif iranien. Ebrahim Raïssi a joué un rôle de premier plan au cours de l’été 1988, dans le massacre de 30 000 prisonniers politiques appartenant dans leur grande majorité à la principale opposition iranienne, les Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI), dans ce qui a été qualifié par des experts indépendants de l’ONU et des grandes ONG de défense des droit de l’homme d’« ensemble manifeste de crimes contre l’humanité». C’est également sous la responsabilité d’Ebrahim Raïssi, en tant que chef du pouvoir judiciaire, qu’a eu lieu la tuerie par le régime d’environ 1 500 manifestants, dont de nombreuses femmes et adolescents, lors du soulèvement national de novembre 2019.

Le CPID qui défend depuis trois législatures les droits fondamentaux des iraniens pour un Iran libre et démocratique et qui se souci particulièrement pour les familles des victimes du massacre de 1988 et de la répression sanglante de 2019, ne peut rester indifférent devant le fait qu’un homme marqué « par les plus grands dossiers de violations des Droits de l’Homme en Iran ces 40 dernières années » devienne l’interlocuteur de nos gouvernements en France et en Europe.

Dans cette situation, nos autorités diplomatiques ne pourraient continuer à « rappeler les préoccupations régulièrement exprimées concernant la situation des droits de l’Homme en Iran », sans que ces paroles ne perdent en crédibilité.

Indépendamment de tout dossier sensible dans les domaines nucléaires et géopolitique, le CPID appelle les responsables politiques français à soutenir l’ouverture d’une enquête internationale indépendante dans le but d’amener devant la justice les auteurs et les commanditaires des crimes contre l’Humanité et génocides commis en Iran sous l’autorité de la République islamique d’Iran.