Plan de déconfinement : des éclaircissement sont nécessaires

Afin d’éclairer les familles, les personnels de l’Education nationale, les collectivités territoriales, les maires en particulier, qui seront mobilisés dans la reprise, j’ai demandé au Premier ministre, avec mes collègues, des précisions sur les premières étapes du déconfinement :

 

  • reprise des visites familiales dans les Ehpad et dans les établissements qui accueillent des personnes en situation de handicap
  • poursuite du télétravail après le 11 mai 
  • respect des « gestes barrières » et mesures de « distanciation sociale » pour la réouverture des commerces
  • réouverture des écoles « par territoire », en commençant par les zones les moins touchées par le Covid-19, ou bien « par moitié de classe » 
  • objectif de 500 000 tests par semaine à partir du déconfinement pour les personnes présentant des symptômes et celles ayant été en contact avec un malade du Covid-19
  • obligation de porter un masque dans les transports

 

Les gels, masques -bientôt 17 millions de masques « grand public » produits en France par semaine nous dit-on-, tests qui manquent cruellement depuis le début de la crise sanitaire seront-ils au rendez-vous ?

 

Voici les questions que nous avons posé au Premier Ministre par écrit :

Courrier du 17 avril 2020 :

 

🖋 Monsieur le Premier ministre,

Le Président de la République a annoncé lundi 13 avril dernier un début de déconfinement à compter du 11 mai prochain avec, notamment, la réouverture des crèches, des écoles primaires et des établissements d’enseignement secondaire.

Nous comprenons que la méthode et les recommandations sanitaires accompagnant ce déconfinement sont en cours d’élaboration. Nul ne disconvient de la nécessité de donner des perspectives et d’élaborer une stratégie de déconfinement et nous mesurons avec humilité la difficulté de la tâche.

Afin d’éclairer les familles, les personnels de l’Education nationale comme des collectivités terriroriales, les mairies en particuliers, qui seront mobilisées dans la reprise, il nous paraît nécessaire que soit précisée la stratégie poursuivie en matière de lutte contre le COVID 19. Nous nous faisons ici l’écho des interrogations inquiètes de ceux-là.

Ainsi, nous aimerions savoir, si le choix du 11 mai pour un début de déconfinement a été déterminé sur la base de l’évolution prévisible de la pandémie, appuyée sur des données scientifiques et médicales, ou par la disponibilité nouvelle des gels hydroalcooliques, des masques et des tests qui ont fait défaut au début de la crise permettant, d’une certaine manière, au gouvernement de revenir mieux armé au premier stade de l’épidémie ?

Pourriez-vous nous indiquer également, si, à défaut de traitement ou de vaccin disponibles dans un délai relativement rapide sur lesquels fonder la lutte contre la pandémie, le gouvernement poursuit une stratégie d’immunité collective que le maintien du confinement ne permettrait pas d’atteindre ?

Pour être précis, cette stratégie consiste-t-elle, d’une part, à maintenir les personnes les plus âgées et les fragiles (malades chroniques notamment) à l’abri et, d’autre part, à déconfiner les plus jeunes (les enfants seraient, semble-t-il, à faible risque de complications) et ceux en meilleur santé dans le but d’accroître de façon maîtrisée le nombre des contagions à faibles symptômes pour accroître l’immunité collective de la population ?

Les tests désormais disponibles permettant d’isoler les personnes infectées et de réguler l’hospitalisation de ceux qui nécessiteraient de l’être, mais dès lors sans risquer l’engorgement de nos services de santé ?

Nous savons la complexité de ce virus, et la perplexité scientifique qu’il inspire, pourriez-vous cependant nous indiquer l’état des connaissances en matière de contagion et de contagiosité des enfants ? Et sur cette base porter à notre connaissance les mesures envisagées ou non pour les élèves (masques, gestes barrières).

Pourriez-vous également nous préciser le niveau actuel d’immunité collective en France et le niveau escompté pour faire échec à la propagation du virus ? L’évolution de l’immunité collective a- t-elle fait l’objet d’une modélisation ? Comment seront pris en compte les malades asymptomatiques ou dont les tests ne détermineraient pas, en dépit de symptômes, la séropositivité au COVID 19 ?

Quelle sera la nature des tests, leur sensibilité, leur valeur prédictive négative ? Par ailleurs, que sait- on de l’immunité acquise et des éventuelles recontaminations ?

Pourriez-vous, enfin, nous indiquer comment s’articulent dans votre stratégie de lutte contre la diffusion du virus le confinement, le port du masque, la massification des tests, le tracing et la question de l’immunité collective.

 

Valérie RABAULT, Boris VALLAUD
Et les co-signataires membres du groupe Socialistes et Apparentés de l’Assemblée nationale suivants :

Joël Aviragnet, Ericka Bareigts, Marie-Noëlle Battistel, Gisèle Biémouret, Christophe Bouillon, Jean-Louis Bricout, Luc Carvounas, Alain David, Laurence Dumont, Olivier Faure, Guillaume Garot, David Habib, Christian Hutin, Régis Juanico, Serge Letchimy, Marietta Karamanli, Jérôme Lambert, Josette Manin, George Pau-Langevin, Christine Pires Beaune, Dominique Potier, Joaquim Pueyo, Claudia Rouaux, Hervé Saulignac, Sylvie Tolmont, Cécile Untermaier, Hélène Vainqueur-Christophe, Michèle Victory

 

Pour consulter le courrier du 17 avril : ICI