Vœux 2020 : retrouvez mon discours

Vous étiez très nombreux, mardi 7 janvier, à participer à ma traditionnelle cérémonie de vœux. Merci pour votre fidélité !

Je remercie également le groupe Bérets des Villes qui a animé cette belle soirée avec brio ! Retrouvez mon discours :

 

« Madame le Préfet, Françoise Souliman,
Madame la Secrétaire Générale, Julia Capel-Dunn,
Monsieur le Député suppléant, Cher Olivier,
Madame la Conseillère Régionale, Chère Isabelle,
Mesdames et Messieurs les Conseillers départementaux, Chers Collègues,
Madame la Présidente de l’Agglomération, Chère Laetitia,
Monsieur le Maire de Privas, Cher Michel,
Mesdames et Messieurs les Maires et Élus municipaux,

Mesdames et Messieurs les Directeurs Départementaux des Services de l’Etat ET des Collectivités territoriales,

Je veux saluer également le :
Colonel Olivier Coulbeau, Commandant du Groupement de Gendarmerie,
Colonel Hors Classe Alain Rivière, Directeur du SDIS
Commissaire Bernard Valentin, Directeur départemental de la sécurité publique

Mesdames et Messieurs les Représentants du monde économique, agricole, cultuel, associatif, éducatif, syndical, culturel, sportif, social,

Mesdames et Messieurs, Chères et Chers amis,

Vous l’avez constaté par vous-même, je vous ai épargné cette année le bilan personnel de mandat. J’ai pensé qu’une petite vidéo valait mieux qu’un grand discours et que ça me permettait ainsi d’aller à l’essentiel.

L’essentiel, c’est d’abord de vous remercier pour votre présence toujours plus nombreuse. Nous voilà donc en piste pour une nouvelle année. La saison des vœux 2020 est ouverte et pendant un mois, nous allons formuler de belles pensées pour nos proches, pour notre entourage et même parfois pour de parfaits inconnus.

C’est toujours un plaisir pour moi de me livrer à cet exercice. Un plaisir de vous retrouver ici à Privas dans cette salle Ouvèze et je remercie Michel Valla, qui me permet de vous accueillir dans les meilleures conditions.

On pourrait s’interroger sur cette tradition. Se dire qu’elle est un peu dépassée et donc, inutile. Pourtant, dans une France beaucoup trop morose, il est urgent de ne pas supprimer les occasions de se rencontrer, les occasions de se parler, les occasions de se dire somme toutes de bonnes choses, en espérant qu’elles se produisent. Et je vais essayer de vous dire de bonnes choses, mais pas que…

Si nous formulons des vœux, c’est tout simplement parce que nous sommes impuissants devant le temps qui vient. Nous exprimons des « souhaits », parce que précisément nous ne savons pas ce qui va arriver. Mis à part les astrologues et les cartomanciennes, personne ne peut préjuger du futur. Ce qui va se passer cette année, on n’en sait rien et surtout on n’y peut rien.

Et pourtant on a quand même besoin d’en parler, comme si on pouvait peser sur le cours des choses. On va donc formuler des vœux comme pour conjurer le mauvais sort ou repousser le destin.

Au fond, ce qui me plait dans la tradition des vœux, c’est l’idée de s’adresser aux autres. Car en effet, les vœux ne sont jamais des paroles en l’air, mais toujours des mots destinés à quelqu’un en particulier ou à un groupe de personnes. Formuler des vœux, c’est être capable de vouloir le bien pour autrui. C’est donc le signe de notre capacité à s’ouvrir à l’autre et ça me plait, l’idée d’une société où le plus grand nombre est encore capable de s’ouvrir à l’autre.

Alors bien entendu, des vœux s’inscrivent toujours dans un contexte. J’ai le souvenir de vœux marqués par de terribles attentats dont nous commémorons aujourd’hui même le 5ème anniversaire. Ceux de cette année sont marqués par une grève contre le projet de réforme des retraites, une grève qui dure depuis 34 jours et une tension sociale que personne n’ignore même si des négociations ont repris aujourd’hui.

Naturellement, je ne peux pas faire comme si ce contexte n’existait pas. En Ardèche, 34% de la population est retraitée, soit 8 points de plus que le taux national. Beaucoup doivent compter sur une maigre retraite d’agriculteur, d’artisan, de commerçant ou d’ouvrier. Les signes d’appauvrissement chez nos aînés sont nombreux. Il suffit pour cela de regarder les files aux Restau du Cœur.

Dans ces conditions, tout ce qui constitue un risque supplémentaire de descendre une marche dans l’escalier de la précarité, est vécu comme la perspective de finir à la cave.

Il est en réalité très difficile de commenter une réforme dont le texte n’est pas connu… pas connu, sauf du Conseil d’Etat qui aurait reçu une mouture ficelée, ce qui interroge évidemment. Texte par ailleurs, dont j’ai appris ce matin qu’il sera examiné en procédure accélérée à l’Assemblée Nationale entre le 17 et le 24 février.

Pour faire simple, je veux rappeler ici qu’un système de retraite par répartition, est essentiellement affaire de démographie. C’est le rapport entre actifs et pensionnés qui compte. Chacun comprendra que si 1 actif doit travailler pour payer la pension de 3 retraités, ça coince. A l’inverse, si 3 actifs doivent contribuer à payer la pension de 1 retraité, ça fonctionne mieux. Et bien en France, nous sommes entre les 2, avec très exactement 1,7 cotisants actif par retraité et seulement 1,5 d’ici 20 ans.

Nous sommes donc à un moment de notre histoire démographique où les générations nombreuses nées après 1945 augmentent massivement la cohorte des retraités, alors que le nombre d’actifs n’augmente pas en proportion. Nous avons à passer cette bosse démographique, ce déséquilibre entre le nombre de cotisants et le nombre de pensionnés, qui se corrigera de lui-même lorsque le ratio s’inversera et que les générations de « baby boomer » s’éteindront pour laisser place aux suivantes, bien moins nombreuses.

Dans ces conditions, comment ne pas penser que cette réforme est avant tout budgétaire, puisqu’il est dit par avance que ce projet a pour objectif de limiter à 14% la part de richesse nationale consacrée par la Nation au paiement des pensions. En clair, on ne change pas la taille du gâteau, et pour faire manger tout le monde, il faudra diminuer les parts.

Dommage, parce que les retraités constituent une catégorie sociale vulnérable. Tous régimes confondus, les retraités français reçoivent une pension moyenne de 1 283 euros net, c’est à dire 300€ de plus que le seuil de pauvreté.

Dans ces conditions, si une telle réforme n’est pas construite dans la clarté, dans la sincérité et dans la transparence, elle est à peu près sûre d’avoir contre elle tous ceux qui n’ont déjà pas confiance dans les gouvernants ; et ils sont nombreux.

Ce conflit est ainsi tout à fait symptomatique de la défiance qui existe entre gouvernants et gouvernés. C’est l’effort de plus que les Français ne veulent pas. C’est l’effort de trop. C’est l’angoisse d’une fin de vie difficile et inacceptable.

A y regarder de plus près, il y a dans ce mouvement social 3 constantes qui minent notre société depuis plusieurs décennies. 3 constantes qui se conjuguent et qui expliquent le désamour des peuples et de leurs gouvernants :

• La première, c’est que l’action publique perd de son sens
• La seconde, c’est que les principales injustices ne se corrigent pas
• La troisième, c’est que les efforts paraissent ne pas payer

Sur l’action publique qui perd de son sens, chacun conviendra que l’on est capables de construire des salles polyvalentes à plusieurs millions d’euros, des gymnases, des centres aquatiques, des passes à poissons sur le Rhône à 17M d’euros, qu’on trouve un demi milliard pour déployer la fibre en Ardèche, 60 millions pour faire la caverne du Pont d’Arc ou le contournement routier du Teil, et que dans le même temps, on ne peut plus accoucher à Privas, ni téléphoner à Creysseilles ou à Gilhac et Bruzac.

De même que l’on explique aux Français qu’ils vont devoir travailler plus longtemps, alors que rien n’est fait pour qu’un salarié qui perd son emploi après 55 ans retrouve du travail.

Devant autant de contradictions, comment voulez-vous que l’action publique soit compréhensible ?

S’agissant des injustices qui ne se corrigent pas, il y a là des réalités immuables que je veux vous rappeler : 10 % des Français possèdent 50% du patrimoine, les femmes continuent à être payées près de 20% de moins que les hommes, à percevoir une retraite moyenne de 43% inférieure à celle des hommes, la moitié des décrocheurs à l’école sont des enfants d’ouvrier, lequel ouvrier a une espérance de vie de 6 ans inférieure à celle d’un cadre.

Ces injustices paraissent installées tant elles sont là depuis longtemps. Elles nourrissent l’idée que rien ne change sur l’essentiel.

Et puis enfin, 3ème phénomène, celui des efforts pour rien. Depuis des années, on explique aux Français qu’il faut réduire la dépense publique pour contenir la dette et que cela suppose de leur part des efforts. Alors ils les font ces efforts, mais finissent par se lasser, en voyant que cela ne produit rien sur leur vie quotidienne.
Pire, ils consentent par leurs efforts, à moins de pouvoir d’achat, à moins de pensions de retraites, à toujours autant d’impôts et ils constatent que ces efforts n’ont pas permis d’empêcher la dégradation des services publics, de l’hôpital, de la justice, de la sécurité sociale. Ils constatent que ces efforts n’ont pas permis de réparer l’ascenseur social, que ces efforts ne donnent pas la perspective d’un avenir meilleur pour la génération suivante ou d’une fin de vie sereine.

Et c’est là que s’installe peut-être le plus préoccupant des poisons. Quand une génération se met dans l’idée qu’elle doit payer les factures de la précédente, c’est mauvais signe. C’est le procès que fait aujourd’hui une génération, à laquelle j’appartiens peut-être, à l’encontre d’une autre génération, celle des « boomers », cette génération née entre 1945 et 1965, qui aurait appuyé sur le bouton du réchauffement climatique, déclenché la dette, ouvert les vannes de la société de consommation, profité du plein emploi, de la liberté sexuelle, des hauts salaires, des retraites à taux plein et dont il faudrait aujourd’hui payer l’addition.

Gardons-nous évidemment de glisser dans ce piège qui opposerait une génération à une autre. Il n’y a pas une génération dorée et une génération sacrifiée.

Toutes ces réalités, il convient de ne pas les ignorer. Quand on est élu, on ne peut pas méconnaitre les malheurs du monde. Mais on ne doit pas non plus les alimenter et encore moins les encourager.

Alors j’aimerais que ces vœux soient aussi l’occasion de regarder un peu positivement le monde. Un moment privilégié pour nourrir l’espoir plutôt que le désespoir. J’aimerais vous adresser des vœux optimistes, des vœux qui font du bien, des vœux anti-BFMTV si vous voyez ce que je veux dire, et tant pis si ce sont des vœux pieux. Tant pis si certains considèrent que je passe à côté de certaines réalités. L’essentiel étant d’être sincère et de croire en ce que l’on souhaite.

Avant de me hasarder dans des vœux tous azimuts pour 2020, j’ai pensé utile de vous rappeler qu’il s’était aussi passé de belles choses en 2019. Pour faire mon discours, je suis donc allé sur Google où j’ai tapé « événements positifs 2019 ». Et Google ne me propose… rien ! J’ai tapé « infos positives 2019 ». Rien à nouveau. J’écris alors « événements heureux dans le monde en 2019 ». Et là Google m’a proposé des articles qui remontaient à 2016.

A cet instant, j’ai vraiment pris conscience que nous étions nourris quotidiennement de drames, de conflits, de péril terroriste, de menaces en tout genre, de fin du monde imminente et pour couronner le tout, il faut évidemment intégrer l’idée que tout cela est de notre responsabilité directe ou indirecte, sinon ça ne serait pas drôle.

J’ai surtout compris que de vouloir enjoliver un peu ce monde, ça n’était pas gagné d’avance puisque même Google n’y arrive pas.

Pourtant, j’étais certain qu’il s’était passé de belles choses en 2019.

C’est donc au prix d’efforts importants, et sans l’aide de Google, que j’ai trouvé quelques éléments d’information positifs, dans le monde, en France et en Ardèche.

Par exemple, on vous parle beaucoup des espèces qui disparaissent sous l’effet du changement climatique. Et bien intéressez-vous aux baleines à bosse qui vivent dans le sud de l’Atlantique. Car elles sont passées de 450 en 1950 à 25 000 aujourd’hui. C’est une bonne nouvelle et je suis sûr que vous n’aviez jamais pensé que les baleines à bosse vous remontent le moral un jour.

2019, c’était aussi une bonne année pour les sciences. Des scientifiques américains ont développé un test sanguin pour dépister la maladie d’Alzheimer 20 ans avant qu’elle ne se déclenche. On sait aussi éliminer le VIH d’une souris infectée et tous les espoirs sont permis pour les êtres humains. C’est aussi une très bonne nouvelle.

En 2019, la Finlande s’est donnée le plus jeune chef de Gouvernement au monde. Et c’est une femme. Elle a seulement 34 ans et elle s’appelle Sana Marin. C’est une bonne nouvelle.

2019 nous a appris que l’espérance de vie moyenne au niveau mondial a augmenté de 7 ans ces 30 dernières années.

En 2019, l’Etat islamique a reculé dans le monde.

En 2019, on a appris à dépenser moins d’énergie et certains chercheurs ont même avancé l’idée que la couche d’ozone pourrait se réparer d’elle-même. C’est une très bonne nouvelle.

En France, en 2019, le Gouvernement a interdit la pêche électrique dans les eaux du pays. L’office national des forêts a également proscrit l’usage des herbicides et des insecticides dans les forêts publiques. 2 très bonnes nouvelles pour la biodiversité.

La France a adopté la PMA pour toutes et ça n‘est que justice pour des femmes obligées de fuir à l’étranger afin de devenir maman à prix d’or dans des conditions insupportables.

En 2019, la France a décidé d’interdire les plastiques à usage unique, s’agissant notamment des gobelets et des verres, des assiettes jetables, des couverts, des pailles et des bâtonnets mélangeurs pour boissons. A nous les joies de la vaisselle, avec des produits sans détergent évidemment. Voilà une autre bonne nouvelle.

En 2019, la France s’est aussi rassemblée, toutes sensibilités confondues, à la suite du décès du Président Chirac et c’est très bien que le pays soit ainsi capable de communier autour de ceux qui l’ont servi. Les Français ont rendu hommage à l’homme d’Etat et à l’homme des formules qui déclarait en 1977 dans l’auto-journal : « J’apprécie plus le pain, le pâté, le saucisson, que les limitations de vitesse »

En 2019, la Grotte Chauvet a accueilli son 2 millionième visiteur et continue de faire rayonner l’Ardèche dans le monde.

Le festival d’Alba a battu son record d’affluence avec 31 000 spectateurs. La culture va bien en Ardèche et c’est une bonne nouvelle.

C’est aussi de l’Ardèche qu’est partie une belle mobilisation pour empêcher que le Gouvernement ne siphonne une partie des budgets des Chambres d’agriculture. J’ai proposé à mes collègues Députés et Sénateurs de l’Ardèche, ainsi qu’au Président du Département, de signer une tribune avec moi. Nous sommes donc partis à 6 pour nous retrouver 200 Parlementaires Français à signer une tribune adressée au Président de la République et qui a porté ses fruits.

En 2019, on a appris que le Tour de France passerait 2 fois en Ardèche et ferait étape à Privas, ville d’arrivée, avant de repartir du Teil le lendemain. C’est une bonne nouvelle pour l’image du Département.

En 2019, le Guide Michelin a accordé une étoile supplémentaire à un restaurateur ardéchois. Ça en fait 4 pour notre département et cette fois-ci c’est pour l’Auberge de Montfleury à Saint-Germain. Bravo à Richard et à Angèle.

Ardèche Drome Numérique a déclenché l’ouverture commerciale de la fibre optique en 2019. Et ça, c’est une sacrée nouvelle et un immense plaisir de voir l’aboutissement de 15 ans de travail.

En 2019, on a inauguré des maisons de santé à Saint-Montan et à Meysse, le centre aquatique de Privas et la piscine de Vernoux, l’atelier du bijou à Saint-Martin de Valamas, on a lancé le campus connecté à Privas, ouvert des mairies et des maisons de service à Saint-Just, à Saint-Montan et à Meysse.

Voilà quelques bonnes nouvelles pour l’année qui vient de s’écouler. Voilà aussi quelques bonnes raisons de penser que 2020 aura également son lot de bonnes nouvelles.

J’ai malheureusement bien conscience que mon propos, si positif soit-il, ne va pas dégonfler la maladie du moment qui se répand comme une épidémie : je veux parler de l’éco-anxiété c’est à dire l’angoisse devant les menaces qui pèsent sur notre environnement. L’éco-anxiété affecterait 70% des 18/34 ans. C’est la nouvelle pathologie qui envahit les cabinets des psychothérapeutes et ça n’est pas une bonne nouvelle évidemment.

Les éco-anxieux ont leur icône, elle s’appelle Greta Thunberg. Et si c’est très bien que la jeunesse se mobilise pour dénoncer les puissants de ce monde qui ne font rien contre le réchauffement climatique, je ne suis pas certain qu’écouter du Greta Thunberg tous les jours soit bon pour le moral.

Je préfère le concept de « sobriété heureuse » ; l’idée finalement que nous avons à relever un défi pour la planète et pour l’espèce humaine qui y habite, mais qu’il ne s’agit pas d’un sacrifice. Plutôt d’une aventure commune à laquelle chaque Ardéchois doit prendre sa part. Une ambition collective enthousiasmante parce qu’elle ouvre une perspective heureuse pour les générations suivantes.

Le Président du Département Laurent Ughetto a souhaité que l’Ardèche montre l’exemple en la matière. Je crois qu’il a raison. D’abord parce qu’il s’agit là d’un sujet sur lequel on peut se retrouver. Ensuite parce que notre Département a tout à gagner, sur un plan économique, social et environnemental. Notre agriculture, notre industrie, notre tourisme et notre vie quotidienne, peuvent trouver dans ce défi de la transition écologique, les conditions d’un développement nouveau.

L’Ardèche mérite que l’on prenne soin d’elle. Ce faisant, nous prenons soin de nous-mêmes et des générations futures. Nous disons aussi à ceux qui nous regardent combien cette terre d’Ardèche nous est chère.

L’heure est donc maintenant aux vœux pour 2020.

En 2020, je souhaite par-dessus tout que l’on puisse panser les plaies de la Ville du Teil qui a été frappée il y a moins de 2 mois par un séisme terrible.

700 logements ont fait l’objet d’un arrêté de péril imminent, 1500 personnes sont toujours logées chez des tiers et nul ne sait à quelle date elles pourront regagner leur domicile.

Je veux saluer ici le courage des Teillois, la solidarité qui continue à les animer, leur très grande dignité dans cette épreuve. Saluer l’engagement physique et moral de tous les instants dont à fait preuve Olivier Peverelli et son équipe municipale. Saluer aussi le travail réalisé par les services de l’Etat et du département, je pense aux gendarmes, aux pompiers, aux services sociaux, qui ont été remarquables.

Les dégâts sont immenses. De nombreux édifices publics sont détruits ou fortement endommagés : 5 écoles, 1 collège, 2 lycées, 2 églises, de nombreuses voiries, une partie de l’hôtel de ville… ainsi que de nombreux bâtiments privés.

Des quartiers entiers ont été fragilisés et ne seront probablement plus habitables. En 2020, nous aurons à nous mobiliser pour obtenir des moyens sur la durée qui devront engager de manière exceptionnelle des budgets dédiés de la part de l’Etat, de la Région et du Département. De ce drame, Le Teil doit tirer profit pour repenser son urbanisme, son aménagement et ainsi se transformer pour mieux se réparer.

2020 verra aussi le lancement de nombreux chantiers, celui de l’Ehpad de Viviers et je souhaite que la situation de celui de Saint-Sauveur puisse se régler, le chantier de la maison de Santé de Chomérac, du Centre d’incendie et de Secours de Privas, du Pont de Charmes, de la Scène de musique actuelle du Teil.

2020 sera également l’année des premiers déploiements d’un plan de téléphonie mobile sans équivalent dans notre département. 40 pylônes seront installés dont la moitié en 2020, qui amélioreront la couverture de 110 communes.

Je n’oublie pas les opérations d’ampleur engagées en 2019: celle pour achever sous peu le siège de la Communauté de Communes DRAGA à Bourg Saint-Andéol, celle concernant l’opération majeure de reconstruction du Centre Hospitalier Sainte-Marie qui se poursuit ou celle du Théâtre de Privas, théâtre qui verra l’arrivée d’une nouvelle direction après celle admirable de Dominique Lardenois auquel je veux rendre hommage, non sans souhaiter que celle qui lui succède parvienne à prendre racine dans notre territoire comme il a su si bien le faire.

Toutes ces opérations sont porteuses de services à la population, de progrès, d’activités pour nos entreprises locales. Elles sont la preuve que l’Ardèche grandit et s’équipe pour l’avenir. Je souhaite que 2020 ne soit pas une année blanche et je dis aux futurs élus municipaux de mars prochain, qu’il n’est pas nécessaire de systématiquement remettre en cause ce que vos prédécesseurs ont mis dans les tuyaux.

Enfin, il semble que 2020 consacre une nouvelle activité à la mode. Celle qui consiste à brûler les radars au bord des routes. Ceux qui se livrent à ce genre d’activité doivent mesurer la portée de leur délit. Outre le fait qu’ils détruisent ce qu’ils rembourseront par leurs impôts (et je devrais dire par nos impôts), ils se rendent potentiellement complices d’une route qui a tué 33 fois en 2019 en Ardèche, contre 18 fois en 2018. Ces attaques irresponsables doivent cesser.

A l’aube de cette nouvelle année, je souhaite le meilleur pour l’hôpital public Français et singulièrement celui de Privas qui m’est cher. L’hôpital public en France va mal. Il va mal parce qu’il n’est pas traité comme il le devrait. Il est au bord de l’explosion et je ne peux pas penser une seconde que le Gouvernement l’ignore.

Je veux avoir une pensée pour les personnels de la maternité qui ont fermé la porte en 2019. J’en ai rencontré beaucoup. Je sais combien cela a été dur pour eux, et je devrais dire pour elles, y compris s’agissant de leur reclassement parfois difficile.

Je continuerai à penser que les conditions de travail et la rémunération de nombreuses professions de santé, à commercer par les aides-soignantes et les infirmières, ne permettent plus un service de qualité. Et il en va de même pour un grand nombre d’Ehpad.

Je souhaite par-dessus tout que l’année 2020 mette la priorité sur l’hôpital, que la loi dépendance si souvent annoncée soit enfin soumise au Parlement. Je souhaite évidemment que les engagements pris par l’ARS pour l’hôpital de Privas soient tenus. J’y veillerai avec beaucoup de détermination. Des engagements en terme budgétaire, des engagements en terme de personnel médical, des engagements en matière d’équipements, s’agissant notamment de l’IRM qui doit nous être accordé cette année, des engagements portant enfin sur la reconstruction de la résidence du Montoulon.

L’hôpital de Privas a traversé une crise longue et douloureuse. Son personnel a fait preuve de courage, de patience et de responsabilité. Il est temps désormais que ses efforts soient payés en retour.

Enfin, 2020 sera à nouveau un combat, épuisant, contre la dégradation du service de téléphonie fixe. Cette dégradation du réseau filaire qui impacte la téléphonie fixe et internet est intolérable, insupportable, et doit cesser.

Avec de nombreux collègues élus, nous avons exigé que l’opérateur historique investisse sur son réseau défaillant. Nous sommes tous intervenus au plus haut niveau et à plusieurs reprises. Désormais des collectifs se créent à l’instar de celui qui a vu le jour il y a peu à Saint-Julien Labrousse. Je le dis ici très clairement : j’appuierai toutes les initiatives des usagers maltraités pour ne pas dire ignorés. Je considère que toutes les voies, j’allais dire « diplomatiques », ont été épuisés, que la patience des Ardéchois a atteint sa limite et que tous les moyens pour se faire entendre pourront être envisagés.

Et puis 2020 sera une année d’élections municipales et sénatoriales. J’ai fait le choix de ne pas être candidat sur une liste. Je remercie toutes celles et ceux qui m’y ont pourtant beaucoup incité. Mais je crois que lorsqu’on s’épanouit dans une fonction et que le travail qui reste à faire est immense, la sagesse commande de tracer son sillon et de ne pas en sortir.

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Ainsi donc s’achève 2019 et s’ouvre à nous 2020. Dans un monde un peu chaotique, vous l’aurez compris, je souhaite qu’en 2020 arrivent à vos oreilles de bonnes nouvelles, parce que nous en avons besoin.

Je souhaite que vous puissiez trouver des raisons de croire que demain sera mieux qu’hier. Je souhaite que l’optimisme et l’enthousiasme nourrisse vos espoirs.

Trouver des raisons d’espérer, c’est se dire que l’on va modestement apporter sa pierre à l’édifice du vivre ensemble et que l’autre va en faire de même.

Cet édifice, il est fragile, vulnérable mais tellement précieux. Chacun à sa place, apporte sa pierre à cet édifice.

• Le boulanger qui fait son pain
• Le comédien sur ses planches
• L’éducateur sportif sur son stade
• Le chef d’entreprise auprès de ses collaborateurs
• Le bénévole au Secours Populaire
• Le livreur de repas à domicile
• Le médecin auprès du malade
• L’adolescent dans son lycée
• Le grand-père auprès de ses petits-enfants
• Le journaliste qui prend des notes

Chacun apporte sa pierre.

Et le Député aussi, essaye d’apporter sa pierre. Pas plus, pas moins qu’un autre. Lorsqu’il s’agit de se prononcer à l’Assemblée, je le fais en me posant invariablement 3 questions :

• Qu’est-ce qui est bon pour la planète ?
• Qu’est-ce qui est bon pour mon pays ?
• Qu’est-ce qui est bon pour l’Ardèche ?

Alors ensuite j’apporte ma pierre, en souhaitant qu’elle contribue à rendre plus solide et plus forte notre vie en commun.

Je le fais avec enthousiasme parce que l’Ardèche ne m’a jamais déçu, m’a souvent surpris et continue à m’émerveiller. Je serai à vos côté en 2020 pour la servir et pour faire en sorte que toutes celles et ceux qui apportent leur pierre, soient entendus et reconnus.

Je vous souhaite à toutes et à tous de pouvoir le faire avec autant de plaisir que j’ai à le faire. Pour y parvenir, je vous souhaite tout simplement la santé et l’amour, la force de faire naitre des projets pour vous-même et pour les autres, l’envie de donner du bonheur à ceux que vous aimez et de faire le bien autour de vous.

Belle année 2020 à toutes et à tous.

Vive la République
Vive la France
Vive l’Ardèche ! »