Je suis rapporteur du texte bioéthique sur le don dorganes

L’Assemblée Nationale examine toute cette semaine le projet de loi bioéthique dont je suis rapporteur sur la partie des dons d’organes.

 

Les rapporteurs sont habituellement issus de la majorité présidentielle. Mais sur un texte – et des sujets à l’instar de la PMA – qui dépasse les clivages politiques, le Gouvernement a souhaité nommé un rapporteur de l’opposition. J’ai accepté cette fonction car le sujet que j’ai à traiter, le don d’organes, de moelles et de tissus fait appel à des règles éthiques qui vont au-delà de l’idéologie.

3 ministres, 6 rapporteurs, 2 000 amendements, des heures de discussions en commission et en hémicycle, il n’en faut pas moins pour aborder ce projet de loi complexe, tant scientifiquement que philosophiquement. C’est d’ailleurs tout l’enjeu de ce texte : est-ce que les progrès de la science sont souhaitables pour l’intérêt de la société. Certains, oui. D’autres, non. D’autres encore méritent discussion. 

 

Quelles avancées concrètes propose le texte sur la partie des dons ?

 

Aujourd’hui, si un parent veut donner un rein à son enfant mais n’est pas compatible, il peut entrer dans un programme de don croisé à deux paires*. Demain, on pourra élargir cette possibilité à 4 paires et augmenter le délai de prélèvement à 24h, ce qui améliorera le nombre de greffes. Il faut savoir que le don du rein représente actuellement 60% des dons d’organes. 25 000 personnes sont sur liste d’attente et seules 5 000 d’entre elles peuvent bénéficier d’une greffe.

Le texte prévoit aussi d’autoriser le don de moelle aux majeurs protégés et aux mineurs, ainsi que de faciliter l’accès aux données génétiques des membres de sa famille.

 

*Un parent (A) souhaite donner un rein à son enfant (B) mais n’est pas compatible avec lui. Dans le même temps, un parent (C) veut donner également son rein à son enfant (D) mais n’est pas compatible avec lui. Si le parent A est compatible avec l’enfant D et le parent C avec l’enfant B, les dons croisés peuvent se faire.