Apprendre et passer le code de la route au lycée : bientôt une réalité ?

Le permis de conduire est un élément essentiel de l’insertion sociale et professionnelle des jeunes.

Il est le passeport vers l’emploi dans des territoires ruraux où les transports en commun sont rares.

 

C’est pourquoi, j’ai cosigné un amendement déposé à l’initiative de mon collègue Jean-Louis Bricout qui prévoit d’expérimenter, dès la rentrée prochaine, l’enseignement et le passage de l’examen théorique du code dans les lycées situés en Zones Rurales de Revitalisation.

 

Les frais d’inscription pour passer le code à la charge des familles seraient de 30€, l’accompagnement serait, lui, complètement gratuit.

 

Cette possibilité offre plusieurs avantages :

1. Un tel apprentissage au lycée jouit d’une dynamique de groupe qui encourage les jeunes à s’inscrire au code et le fait qu’il soit dispensé au lycée est une garantie d’assiduité à la formation. Les abandons sont nombreux quand il faut prendre le bus après le lycée, attendre ses parents lesquels finissent par vous accompagner à l’auto-école situé à plusieurs kilomètres du domicile. En outre, la logistique existante au lycée permet à la fois de dispenser cette formation sur place mais aussi de prévoir une continuité de l’apprentissage au domicile via les espaces numériques de travail.

2. Cette formation s’inscrit parfaitement dans le parcours d’apprentissage du lycéen car apprendre à conduire c’est aussi apprendre à se conduire en société et à respecter les règles communes. En terme de pédagogie, cet apprentissage au lycée s’insère dans le parcours de sensibilisation à la sécurité routière existant. En effet, au collège, les élèves passent les épreuves des attestations scolaires de la sécurité routière. Aussi, l’enseignement du code permet de faire le lien entre les matières fondamentales enseignées. Pour pouvoir calculer la distance de freinage nécessaire à l’arrêt de son véhicule, ne faut-il pas mobiliser des savoirs de base en mathématiques par exemple ?

3. Cet apprentissage est volontaire. Il est indispensable que le jeune se sente concerné par cet enseignement, surtout au stade de l’expérimentation.

4. L’accompagnement est renforcé : la véritable plus-value de cette formation au lycée réside dans l’accompagnement. Du coaching et du soutien aux élèves assurés par des personnels de la communauté éducative d’une part mais aussi des interventions des personnels des auto-écoles dans l’établissement. Un tel accompagnement n’existe pas aujourd’hui.

5. Un code à 30 € : les frais d’inscription, de l’ordre de 30 € reste à la charge de la famille mais l’accompagnement est lui totalement gratuit. Un code à 30 € donc, bien loin de la moyenne
forfaitaire national de l’ordre de 300 €. Notons que l’on évalue à 70 € le coût par élève, dont 40 € serait financé par l’État et les collectivités.

 

Nous proposons de mettre en place cette mesure dès la rentrée scolaire prochaine. En cas de succès, une telle évolution pourrait être généralisée à l’ensemble du territoire.