Nouveau contrôle technique : des mesures qui manquent de bon sens

J’ai interpellé le Ministre de la Transition écologique et solidaire sur les conséquences des nouvelles modalités du contrôle technique entré en vigueur en mai 2018.

 

Ces nouvelles modalités augmentent considérablement le nombre de points de contrôle effectués sur chaque véhicule, ce qui a pour incidence d’augmenter le coût du contrôle technique supporté par l’automobiliste.

De plus, dans le cas d’une ou de plusieurs défaillances critiques, les automobilistes ne pourront plus circuler le lendemain du passage au contrôle technique sauf si le véhicule est réparé dans la journée et la contre-visite effectuée. Trouver un garagiste au pied levé, qui recevra les pièces détachées et réparera les défaillances dans la journée, relèvera de l’impossible. Dans le cas où les réparations puissent se faire le jour même, les automobilistes ne pourront pas circuler jusqu’au centre de contrôle pour faire la contre-visite, sous peine d’une amende. Aussi, le garagiste n’aura comme autre solution que de transporter, sur plateau ou dépanneuse, le véhicule réparé jusqu’au lieu de contrôle. Cette opération générera inéluctablement un surcoût.

Là encore, ces mesures, qui peuvent certainement avoir un rôle dans la diminution d’accident de la route, auront forcément un impact désastreux sur les foyers les plus modestes. Pour la majorité de ces foyers, il est impensable de contracter un crédit pour acheter un véhicule neuf ou récent.

S’il est indéniable que la sécurité routière et la diminution des nombres d’accidents et de personnes blessées ou tuées sur les routes doivent être une préoccupation de tous et de tous les jours, les mesures visant à pénaliser uniquement les personnes les plus modestes sont à proscrire. En effet, la possibilité de se rendre jusqu’à son lieu de travail est un impératif. Pour les personnes ne disposant pas ou peu de transports collectifs, notamment en milieu rural, l’usage de leur véhicule personnel est souvent la seule solution.

Face aux contestations, le Premier Ministre a récemment annoncé qu’il repoussait de 6 mois le volet antipollution visant à surveiller l’opacité des fumées des gazoles, qui devait initialement entrer en vigueur en janvier 2019. Cette mesure n’est pourtant guère contestée et est, par ailleurs, de bon sens.

C’est pourquoi,  je lui ai demandé de porter davantage l’attention du Gouvernement sur le nouveau contrôle technique, de le revoir dans un sens plus réaliste et de surseoir, dans l’attente, à sa mise en application.