Maternité de Privas

Avant toute décision qui pourrait être préjudiciable et irréversible, j’ai demandé, avec le Maire de Privas, à l’Agence Régionale de Santé (ARS) de réaliser une étude d’impacts sanitaires et sociaux pour maintenir de façon pérenne la maternité de Privas. 

 

Monsieur le Directeur,

L’Agence Régionale de Santé (ARS) a décidé de placer sous administration provisoire le Centre Hospitalier des Vals d’Ardèche depuis le 15 octobre dernier et pour une période de 6 mois. Cette décision fait suite à des difficultés financières majeures de l’établissement et à un climat social particulièrement dégradé sur lesquels nous vous avions alerté à plusieurs reprises.

L’administrateur provisoire a notamment pour mission d’établir un diagnostic approfondi et de proposer un plan d’actions visant à assainir la situation financière, à restaurer une gouvernance apaisée, à rétablir les procédures et processus internes, tout en s’intéressant à la configuration de l’offre de soins de demain. Cette administration provisoire doit ainsi permettre au CHVA de remplir, à terme, les missions de proximité qui lui sont confiées dans un souci permanent de qualité et de sécurité des prises en charge pour tous les patients pouvant y recourir.

Dans le cadre des préconisations qui pourraient être faites, beaucoup redoutent la suppression de services et notamment celui de la maternité. Pour autant, avant toute décision qui pourrait être préjudiciable et irréversible, il nous semble essentiel que l’administrateur provisoire et l’Agence Régionale de Santé puissent s’appuyer sur une étude territoriale pour décider de l’avenir du service de maternité en toute connaissance de cause.

Cette étude d’impacts sanitaires et sociaux viserait à analyser les conséquences d’une fermeture de la maternité de Privas et à examiner un modèle organisationnel notamment en termes d’offre du personnel médical, pour maintenir de manière pérenne le service de la Ville-préfecture ardéchoise. A ce titre, il nous semble indispensable de favoriser le déplacement des praticiens plutôt que des usagers et d’étudier avec précision les possibilités de redéploiement d’obstétriciens et de pédiatres.

En effet, si les politiques publiques invitent les décideurs à avoir une approche territoriale, les politiques de santé ne font pas exception. La saturation de la maternité de Valence, le possible désengagement de l’établissement privé de Guilherand-Granges, les menaces qui pèsent sur les centres de périnatalité avec hébergement en France –dont celui de Tournon-sur-Rhône, sont autant de paramètres à prendre en compte pour réfléchir à une offre concertée sur le territoire drômardéchois. Si la maternité de la Ville-préfecture venait à fermer, les conséquences doivent être connues et analysées en amont, à l’instar des alternatives crédibles pour les parturientes et de l’impact, en termes sanitaire et social, des distances à parcourir.

Aussi, il serait opportun que cette étude puisse être réalisée dans les prochaines semaines par l’Agence Régionale de Santé pour éclairer l’avis et les recommandations de l’administrateur provisoire qui devrait vous rendre son rapport d’ici fin mars 2019. Il serait incompréhensible qu’une décision de fermeture de la maternité puisse être prise par anticipation, en l’absence d’éléments tangibles des réalités territoriales et sans rechercher en amont toutes les solutions possibles pour maintenir ce service public.

Nous vous remercions de l’attention que vous ne manquerez pas d’accorder à notre demande.

Dans cette attente, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Directeur, l’expression de ma considération distinguée.

 

 

Hervé SAULIGNAC                                                                      Michel VALLA

Député de l’Ardèche                                                                     Maire de Privas